Lectures bretonnes : 4 romans qui se déroulent en Bretagne
Découvrez notre sélection de romans pour voyager en Bretagne, sans quitter votre canapé.
Julien et moi lisons de tout. Personnellement j’avais envie d’orienter mes lectures sur le thème de la Bretagne. Je voulais lire des romans qui me font voyager dans la région, où qui me renvoient à la culture bretonne. Je voulais lire des livres qui me racontent la Bretagne d’hier et d’aujourd’hui en évitant les policiers et les livres d’histoires. J’ai mené mon enquête auprès de différents libraires, pour créer cet article, qui je l’espère, est le premier d’une longue série sur la littérature bretonne.
Voici les 4 premiers romans que je souhaite vous présenter pour que vous puissiez les embarquer dans votre sac de plage pour cet été.
Bonne Lecture
Julie
“Entre ciel et lou”
de Lorraine Fouchet
J’ai découvert “entre ciel et Lou” sur les étagères du comptoir gâvrais. J’avoue que c’est la couverture qui m’a séduite, mais la perspective de découvrir Groix à travers les mots, avant de poser pieds sur cette terre m’amusait. À chaque balade sur la presqu’île de Gâvres, au niveau de la pointe des saisies, Groix me nargue. J’observe la valse des bateaux entre l’île et le continent, ça me fascine. Je m’imagine les rues, les plages, les falaises et les sentiers que je n’ai pas encore foulé, alors que cette île me fait face chaque jour. J’ai lu ce livre une première fois pour moi, puis lorsque j’ai eu l’idée de cet article de blog, je l’ai lu à nouveau avec grand plaisir.
La famille c’est plein de conjugaisons, Lou l’avait bien compris, mais depuis qu’elle est morte c’est à Jo, son mari de faire les liaisons, et d’accorder ses enfants et petits enfants, seul. Nous avançons dans l’histoire de cette famille, en alternant le point de vue des uns et des autres. Notre lecture est ponctuée de descriptions très précises de l’île, de petites anecdotes et de la convivialité qui règne dans le cœur des insulaires. Quand nous ne sommes pas touchés par l’atmosphère si particulière de Groix, ce sont les personnages et l’histoire qui nous transpercent par leur juste sincérité. Personnellement, je me suis attachée à cette famille qui ne se dit pas tous les mots d’amour qu’ils éprouvent les uns pour les autres. Je reconnais l’amour pudique, souvent issu d’un héritage familial ; ceux qui taillent des remparts de pierres autour de leurs cœurs pour se protéger, finissent pasr construire des murs impénétrables pour leurs proches. Ce livre déconstruit ce mur, il crée des ouvertures, des toutes petites portes, dans lequel il est si agréable de s’engouffrer. Lorraine Fouchet nous embarque dans un récit bienveillant, que l’on n’imagine pas se dérouler ailleurs qu’à Groix, une terre à la fois hostile et merveilleuse. “Qui voit Groix, voit sa joie.”
“Les yeux couleurs de pluie”
de Sophie Tal Men
Un roman avalé d’une traite ! Que je suis friande de ce genre de lecture qui m’absorbe instantanément. Si vous avez aimé les séries “Emily in Paris” et “Grey’s Anatomy”, alors vous allez adorer ce livre qui se déroule à Brest. Transportée dans l’univers médical de Mari-lou, qui m’est totalement inconnu, je me suis pourtant bien identifiée à cette jeune femme qui doit quitter sa famille et ses attaches pour débarquer dans une ville qu’elle ne connaît pas. Je n’ai jamais vécu à Brest et les seules fois où je m’y suis rendue, c’était sous un grand soleil, mais je connais la grisaille qui caractérise la ville de réputation. Sur le vélo de Marie-lou, j’ai tout de même réussi à faire défiler les images de la ville que j’avais en tête. Au fur et à mesure de ma lecture, j’ai senti des odeurs qui me sont familières, j’ai ri devant les clichés habillement décrits, et je me suis réjouie de voir qu’un chapitre entier était dédié au Kig Ha Farz. En lisant ce roman, j’ai parcouru le Finistère et j’ai reconnu en Mathieu, la vie que l’on mène par ici, en bord de mer, quand on est jeune et que l’on a la mer dans la peau. Bonne nouvelle si vous aimé ce genre de lecture, les aventures de Mari-Lou imaginé par Sophie Tal Men se poursuivent avec “Entre mes doigts coule le sable” et ” De battre la chamade”.
“Fleur de Tonnerre”
de Jean Teulé
Pour écrire cet article, je cherchais un livre, qui me ferait balader en Bretagne. J’ai arrêté mon enquête lorsque je suis tombée sur le roman de Jean Teulé. L’histoire commence à Plouhinec, à moins de 10km de Gâvres dans les années 1800. Nous suivons les pas d’Hélène Jégado, empoisonneuse de renom à travers la Bretagne. Bubry, Séglien, Trédarzec, Guern, Locminé, Auray, Pontivy, Hennebont, Lorient, Ploemeur, Port-Louis, Vannes et enfin Rennes, ce roman est un cours d’histoire du patrimoine régional. Jean Teulé ponctue son livre de légendes bretonnes et nous dépeint les bourgs et les villes que “la Jégado” traverse, le tout baigné dans une folie qui incombe au personnage. Certes c’est une histoire funeste, mais c’est aussi notre héritage que nous lisons là. J’ai été happé par l’atmosphère éprouvée lors de ma lecture ; menhirs, Marie-Morgane, poulpiquets… Autant de symboles celtiques qui ne cessent de me fasciner.
“À la ligne” feuillets d’usine
de Joseph Ponthus
À la fin des trois lectures précédentes, les mots me sont venus très rapidement pour écrire ces quelques lignes, parfois avant même d’avoir fini de lire le livre. Pour “À la ligne”, ce fut très différent. Il m’a fallu digérer ce livre avant de pouvoir vous en parler. Je ne l’ai pas dévoré, car des pauses se sont imposées. C’est un livre que je n’oublierai jamais, je le classe dans ceux qui m’ont marqué. L’usine, les abattoirs, l’intérim, j’ai eu la chance d’y échapper, mais j’ai côtoyé ce monde à travers les parents de mes camarades de classe. En lisant cette œuvre j’ai pris de grandes claques. Une claque qui me rappelle la chance que j’ai de ne pas être passée par là, une claque nostalgique qui m’a renvoyé aux années collèges à Guerlesquin (petite ville du Finistère nord qui vivait jusqu’en 2018 grâce à l’usine de Poulet Tilly-Sabco). Puis, une dernière claque pour me rappeler de ne pas juger, jamais, ni personne. Malgré la rudesse des mots et des images que je projetais dans ma lecture, j’ai compris la poésie, la joie, la résilience, l’éducation du travail et la fatigue et surtout j’ai admiré.
Je remercie Marion du Comptoir Gâvrais qui m’a tendu ce livre quand je lui est demandé de me conseiller un bouquin qui parle de la Bretagne d’aujourd’hui. Oui la Bretagne c’est aussi ça, c’est économiquement ça, c’est populairement ça.
Voici les premiers mots de Joseph Ponthus écrits en quatrième de couverture, qui résument exactement ce qui vous attend à la lecture.
“Au fil des heures et des jours le besoin d’écrire s’incruste
tenace comme une arrête dans la gorge
Non le glauque de l’usine
Mais sa paradoxale beauté”
Je termine avec cette note tirée de Wikipédia. Joseph Ponthus, né Baptiste Cornet le 4 septembre 1978 à Reims et mort le 24 février 2021 à Lorient, est un écrivain français. Son premier roman “À la ligne” a reçu notamment le Grand prix RTL-Lire et le prix Eugène-Dabit du roman populiste.
Lorraine Fouchet , Tal Men, jean Teule écrivent sur une Bretagne de carte postale. Le regretté Teule
Ignorait que la moitié ouest des côtes d’Armor parle Breton.
Ce sont des Bretons de Paris.
Quant au très regretté Joseph Ponthus: chapeau bas ! Un chef d’oeuvre !
Allez plutôt lire Marie Le Gall, Xavier Grall, Louis Grall…de véritables auteurs bretons et laissez tomber vos feel goods Books ,!
Signé Claude THOMAS auteur de Femmes de lettres de Bretagne. Éditions Goater
E
Bonjour Claude, merci pour votre commentaire. Ici on aime la Bretagne sous toutes ses formes, traditionnelle, authentique et aussi en cartes postales 😉 , mais vous avez raison de nous rappeler de ne pas oublier nos classiques.
Je rajoute de ce pas votre livre dans ma liste de livre à lire !